En 2015, la Bibliothèque municipale de Lyon a commencé la préparation d'un programme d'événement appelé « Démocratie : rêver, penser et agir ensemble ». Ce programme offrira entre novembre 2016 et mars 2017 près de 80 événements de toute nature, dont plus de la moitié sont participatifs. Pendant l'année de préparation, le comité de pilotage de ce programme a mis en place une veille autour de la participation pour se former et pour informer et former les équipes de la bibliothèque. Cet article est l'analyse de cette veille aussi bien en termes de sources, de médias que de contenus et d'auteurs. En m'appuyant sur la définition de la culture informationnelle telle que donnée par Olivier Le Deuff, j'ai étudié cette veille en trois temps. D'abord, j'ai cherché à voir si cette veille laissait apparaître une certaine définition de la participation que les bibliothécaires auraient retenue comme pertinente. Cette veille étant collaborative, elle s'appuyait sur des veilles individuelles mises en commun. J'ai cherché ensuite à déterminer la part des valeurs bibliothéconomiques dans la sélection qui était menée par des individus bibliothécaires. Et enfin, j'ai cherché à voir dans quelle mesure cette veille et ses modalités de diffusion créait des injonctions à l'action participative pour ses récepteurs. Au terme de cette recherche, il semble que dans un projet comme celui mené par la BML, la recherche d'information menée par l'équipe organisatrice est révélatrice d'une nouvelle approche du rôle politique des bibliothèques. Elle dresse le portrait d'une nouvelle génération de bibliothécaires qui assume son rôle politique avec un sens élevé de la responsabilité des employés du service public culturel. Néanmoins, cette volonté de prendre part à l'action politique semble entrer en conflit avec un autre aspect de l'institution culturelle, qui est celui des valeurs qu'elle entend défendre et en premier lieu la notion de neutralité. Cette ambivalence très perceptible dans la veille qui est menée, et par conséquent dans la représentation que les bibliothécaires se font de la participation aura un impact non négligeable sur les formes des pratiques participatives qui seront mises en place.