A partir de l'étude d'une plateforme centralisée de séquençage à très haut débit (STHD) pour le soin, cet article analyse les pratiques développées pour maintenir les conditions de production de diagnostics dont la qualité est jugée satisfaisante par les acteurs. Il décrit un système sociotechnique complexe, encore peu stabilisé, dans lequel les professionnels organisent une gestion prudente de l'accès au STHD. Le travail diagnostic est déployé le long d'une chaine dont les étapes constituent autant de points de contrôle des flux. La nouvelle division du travail opérée notamment entre cliniciens, biologistes et bioinformaticiens, permet d'assurer les conditions de délibérations collectives expertes et, avec, de faire face aux nombreuses incertitudes qui caractérisent une démarche encore largement exploratoire. Au-delà des capacités des technologies et des infrastructures numériques mobilisées, la valeur épistémique des diagnostics biocliniques produits repose fortement sur le travail d'une diversité croissante d'acteurs, et dans lequel la bioinformatique occupe aujourd'hui une place centrale.